13 septembre 2021
expo photo uicn
Du 4 au 11 septembre 2021, le Cerema a participé au congrès mondial de la nature de l’UICN à Marseille où il a présenté le savoir-faire français en matière de conservation de la nature dans les projets d’aménagement et de transport.
Présents au Forum d’échanges sur les solutions innovantes ainsi qu’aux "Espaces générations nature" ouverts au grand public, les experts du Cerema ont contribué à diffuser les meilleurs pratiques en matière de lutte contre les pollutions lumineuses et de maintien ou de reconquête des continuités écologiques indispensables à la nature.

Organisé tous les quatre ans, le Congrès de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature) est le plus grand événement de conservation de la nature au monde. Le Congrès s'est déroulé à Marseille du 4 au 11 septembre 2021. Il a rassemblé des participants issus de 192 pays, en présentiel et en virtuel : gouvernements, société civile, peuples autochtones, monde économique et milieu universitaire. Pour la première fois, le grand public a également été accueilli au sein des "Espaces Générations Nature".

Cette année, le Congrès constitue une étape cruciale pour appuyer les négociations attendues à la 15e conférence des parties (COP15) de la Convention sur la diversité biologique, qui permettra de définir un cadre international visant à mettre un terme à l’érosion de la biodiversité d’ici 2030.

le FORUM: le Cerema présente des solutions en faveur de la biodiversité

Dans le cadre du Forum de l’UICN, espace de débat public dédié aux solutions innovantes, le Cerema, expert public de référence, a présenté deux solutions :

Les effets de l’éclairage sur la biodiversité, et les solutions pour les atténuer

conference polllution lumineuse
Crédit photo : Olivier Pichard - Cerema

Cette intervention menée en partenariat avec le Museum National d'Histoire Naturelle et la Métropole Nice Côte d'Azur a permis de présenter les enjeux liés à l'éclairage en matière de biodiversité et les leviers d'action que peuvent utiliser les collectivités pour réduire les nuisances. Chaque espèce animale et végétale est en effet sensible à différentes longueurs d’onde, pouvant affecter sa croissance, ses déplacements, ses fonctions hormonales, son interaction avec son environnement, etc. Ces effets sont donc à considérer lors de la mise en place d’installations d’éclairage dans des secteurs à enjeux de biodiversité.

Les sources d'éclairage doivent donc être choisies en considérant l'impact du spectre lumineux sur la biodiversité. Les collectivités peuvent aussi mobiliser les outils de planification pour réduire la pollution lumineuse. Le Cerema a également publié une série de fiches explicatives et un dossier sur l'arrêté relatif à la prévention, la réduction et la limitation des nuisances lumineuses du 27 décembre 2018 et sur les outils disponibles.

 

 

L’apport des concepts de l’éco-éthologie en matière de maintien et de restauration des continuités écologiques

Vue d'un Lynx de nuit pris par une caméra L’éco-éthologie, aussi appelée écologie comportementale, est une approche encore trop peu prise en compte dans le contexte de la restauration des continuités écologiques. Il s’agit de se mettre "dans la peau" d’un animal afin d’examiner l’ensemble des processus de décision qui lui permettent d’ajuster son état et sa situation par rapport aux variations de son milieu de vie. Ainsi il est possible d’appréhender le comportement d’un individu en interaction avec son environnement en combinant les caractéristiques de la biologie de l’espèce, des individus au sein de cette espèce et du site dans lequel l’individu évolue. Approche universelle, elle peut s’appliquer partout dans le monde où la vie est présente. 

Cette approche a par exemple guidé les travaux destinés à construire un outil d'aide à la décision pour éviter les collisions avec les populations de lynx présentes dans le Grand Est. Ce travail a été mené dans le cadre du projet de recherche ITTECOP ERC-Lynx, qui vise à maintenir et améliorer la connectivité écologique entre les habitats du Lynx boréal en France.

 

Par ailleurs, un agent du Cerema a été invité par l’OFB à venir présenter le travail réalisé par les experts du Cerema pour établir l’étude préparatoire au projet de zone maritime particulièrement vulnérable (ZMPV) pour le bassin Nord-ouest méditerranéen. En effet, parmi les pressions qui s’exercent sur le milieu marin, le trafic maritime est identifié comme une menace pour le maintien dans un bon état de conservation des cétacés, particulièrement les grands mammifères que sont le rorqual commun et le grand cachalot. Fort de ce constat, la France est à l’initiative de la soumission auprès de l’Organisation maritime internationale (OMI) d’un projet de zone maritime particulièrement vulnérable (ZMPV) pour le bassin Nord-ouest méditerranéen. Cette démarche est justifiée par le caractère international des navires et par une concentration particulière de mammifères marins dans cette zone, ainsi que par la pluralité des Etats souverains concernés : la France, mais aussi l’Italie, l’Espagne et Monaco.

espace générations nature : echanges autour de la pollution lumineuse

Le Cerema a organisé également deux évènements à destination du grand public, sur la thématique de la pollution lumineuse, en partenariat avec l'Unité mixte de service PatriNat. Ils se sont déroulés dans la partie du congrès dédiée à l'accueil et à la sensibilisation du grand public : les "Espaces Générations Nature" :

  • experts pollution lumineuseExposition des photos lauréates du concours photo organisé par le Cerema sur le thème de la pollution lumineuse, parrainé par les photographes spécialisés Vincent Munier et Guillaume Cannat. L’exposition a été ouverte au public pendant toute la durée du congrès. Les prix ont été remis aux lauréats lors de l'inauguration le 4 septembre, avant une conférence de Guillaume Cannat sur la photographie nocturne.
  • Des experts du Cerema ont participé au cycle de conférences "Les rendez-vous étoilés", où plus de 30 intervenants issus du milieu scientifique, de collectivités ou d'associations présenteront leurs travaux, leurs réflexions et leurs perspectives autour de la thématique de la pollution lumineuse, de ses effets sur la biodiversité et sur l'homme, et des efforts mis en place ou à dessiner pour la maîtriser.
    jeu ocean

Par ailleurs, le Cerema a contribué à l'animation "opération océan" du Ministère de la Mer : 4 joueurs sont guidés par un animateur pour développer de façon durable leurs activités sur un plateau de jeu représentant un paysage maritime et côtier. Au travers d'aires marines protégées, d'évènements imprévus, de négociations entre joueurs, le développement durable est l'objectif final.

 

 

Un partenariat Cerema-OFB

signature avec P Berteaud, la ministre B Abba et le directeur de 'lOFB
Signature de la convention de partenariat le 9 septembre

En présence de Bérangère Abba, Secrétaire d'État auprès de la ministre de la Transition écologique, chargée de la Biodiversité, et à l’occasion du congrès Mondial de la nature, Pierre Dubreuil, Directeur général de l’OFB et Pascal Berteaud, Directeur général du Cerema, ont signé le 9 septembre une convention-cadre d’une durée de 3 années permettant de renforcer les liens entre les deux opérateurs.

A travers l’action du Cerema et de l’OFB, l’Etat se dote de moyens concrets pour atteindre ses objectifs de protection de la biodiversité. Cette convention sera un exemple des leviers d’action portés par l’Etat au service de la solidarité territoriale ainsi qu’un exemple de mutualisation/coordination de l’action publique pour répondre efficacement au défi de l’érosion de la biodiversité.

La biodiversité, la transition écologique et le climat sont partout dans les domaines d’activité qui forment le cœur de métier du Cerema : la ville, la gestion de l’eau, les infrastructures de transport, la prévention des risques, l’aménagement du territoire, la planification maritime, etc.

Le Cerema fournit recherche & innovation, méthode de référence et recommandation de bonnes pratiques notamment pour évaluer et préconiser solutions fondées sur la nature (gestion des risques, atténuer les îlots de chaleur, recul du trait de côte, etc.), GEMAPI, continuités écologiques ou encore lutte contre la pollution lumineuse et lutte contre l’artificialisation des sols.

Au service de la société, en lien étroit avec l’Etat, les collectivités territoriales et les entreprises, le Cerema apporte à ce partenariat une double capacité:

  • Intégrer les enjeux de la biodiversité dans les politiques de transport et d’aménagement du territoire,
  • Le transfert de cette expertise dans des outils techniques auprès des collectivités, sous forme d’offre de service.

L’OFB agit pour le compte de l’Etat en matière de gestion d’aires protégées, de police de l’environnement et apporte un soutien financier ciblé. Il agit également en matière de R&D ou de formation.

L’OFB et le Cerema agissent historiquement en complémentarité :

  • participation commune à des centres de ressources (notamment trame verte et bleue, adaptation au changement climatique),
  • traitements de données,
  • études techniques (sur la compensation écologique),
  • projets européens (Life Artisan sur les solutions fondées sur la nature au service de l’adaptation au changement climatique),
  • animation de réseau (comme le réseau des observatoires régionaux de la biodiversité), etc.

Vue d'une mare dans un parc de NantesOFB et Cerema intègrent les grands enjeux de la transition écologique, que ce soit ceux de la biodiversité ou du climat, avec une attention particulière à la résilience des territoires par exemple sur le sujet de la gestion de l’eau et de l’assainissement, notamment en Outre-mer, en matière de de gestion des risques naturels, ou de santé-environnement, avec le soutien aux solutions d’adaptation fondées sur la nature.

Cette collaboration entre le Cerema et l’OFB est un levier de mobilisation des territoires pour la mise en œuvre de la Stratégie nationale de la biodiversité 2021-2030 (SNB).

Les deux opérateurs sont implantés sur l’ensemble du territoire, en métropole comme en Outre-mer et sont au contact quotidien des écosystèmes publics et privés territoriaux et partie prenante localement des Stratégies régionales de la biodiversité.

Le Cerema accompagne sur le terrain les collectivités impliquées dans le programme national TEN porté par l’OFB – Territoires Engagés pour la Nature – en articulation avec l’accompagnement d’une 60aine de collectivités pour l’élaboration de leur CRTE – contrats de relance et de transition écologique. L’OFB est au contact direct avec les régions dans le cadre des agences régionales de la biodiversité. 

Le sens de cette convention est d’unir plus de 5 000 agents de l’Etat pour accompagner le champ de l’expertise territoriale, public, privé et associative. 

Dans le dossier Nature en Ville : développer les solutions fondées sur la nature dans le milieu urbain

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